01 novembre 2020

Carence en zinc - effet indirect du changement climatique


Le dioxyde de carbone (CO2), un des principaux gaz à effet de serre, est responsable de 64% du changement climatique d'origine humaine. À part les problèmes causés par les hausses des températures et le niveau de la mer, le dioxyde de carbone a un effet direct important sur la faune, la flore et les cultures végétales. 

Le dioxyde de carbone est indispensable pour la photosynthèse des plantes, le processus bioénergétique qui leur permet de synthétiser la matière organique en utilisant l'énergie lumineuse. En effet, il est important de maintenir des valeurs de CO2 suffisamment élevées pour la photosynthèse. Toutefois, la hausse des concentrations du CO2, supérieures aux valeurs optimalesconduit à la croissance des plantes mais pas nécessairement à l'extra nutrition. Ces plantes  manquent de micronutriments essentiels dont le minéral de zinc qui est un oligoélément indispensable à notre organisme. 


Le zinc est nécessaire pour une grossesse en santé, une bonne croissance physique des nourrissons et des enfants, le développement neurocomportemental et le fonctionnement du système immunitaire (1). Une carence sévère en zinc se présente par une croissance retardée, une maturation sexuelle et osseuse retardée, des lésions cutanées, une diarrhée, une alopécie, une perte d'appétit, des changements de comportement et une susceptibilité accrue aux infections dues à un système immunitaire affaibli (2)

Les études récentes sur COVID-19 ont montré qu'un nombre significatif de patients infectés par le virus présentaient une carence en zinc. Ces patients carencés en zinc ont développé plus de complications, et la carence était associée à un séjour hospitalier prolongé et une mortalité accrue (3)

En tenant compte du rôle central du zinc dans la division cellulaire, la synthèse des protéines et la croissance, il est démontré que les nourrissons, les enfants, les adolescents et les femmes enceintes sont particulièrement exposés au risque d'un apport insuffisant en zinc. Sachant que la viande rouge maigre, les grains entiers et les légumes contiennent les concentrations les plus élevées en zinc (25 à 50 mg/kg), le risque de déficit en zinc augmente aussi pour les personnes qui suivent un régime végétarien et végan (en absence de la viande qui est une source importante du zinc). Cependant, le risque du déficit en zinc existe pour toute la population si les plantes ou les animaux sont pauvres en zinc ou dépourvus de ce minéral. 

Selon FAO, il y a environ 2 milliards de personnes dans le monde qui souffrent de carences en micronutriments (4). En outre, il a été estimé que 17,3% de la population mondiale risque d’avoir un apport insuffisant en zinc (5)

Les résultats des études de l'impact du changement climatique sur la nutrition indiquent que les cultures céréalières telles que le blé et le riz présentent une baisse des concentrations en zinc et fer lorsqu'elles sont cultivées dans des parcelles expérimentales sous un régime riche du dioxyde de carbone (allant de 546 à 584 parties par million). Selon les modèles scientifiques, la diminution des concentrations de zinc dans les cultures principales végétales, pourrait causer une carence en zinc de 150 à 200 millions de personnes supplémentaires (6).


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