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"La durabilité commence avec ce que nous mangeons, comment nous le produisons et comment nous le mangeons"

Mark Bittman
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09 septembre 2024

Oliviers et Changements Climatiques

L'Olivier : Un Arbre Méditerranéen aux Multiples Bienfaits

L'olivier est un arbre emblématique du bassin méditerranéen, principalement cultivé pour ses olives (Olea europaea), qui sont la source de l'huile d'olive [1]. Cette huile se décline en plusieurs types : vierge et extra vierge (comestibles), raffinée (comestible), de grignons d'olive (non comestible, utilisée pour des usages industriels), et lampante (non comestible).

L'huile d'olive est largement reconnue pour ses bienfaits pour la santé [2, 3, 4, 5, 6]. Elle est riche en lipides (jusqu'à 99% d'huile), en vitamines E et A, ainsi qu'en acides gras mono et polyinsaturés. Les huiles d'olive vierges, surtout celles qui contiennent de nombreux composés phénoliques, sont bénéfiques pour la santé cardiovasculaire et possèdent des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Elles peuvent aider à prévenir certains cancers, notamment dans le cadre d'un régime méditerranéen, bien que les preuves pour certains types, comme le cancer colorectal, soient encore limitées [7]. Des études suggèrent également que ces huiles peuvent être utiles dans la gestion de maladies immuno-inflammatoires, mais davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer les doses efficaces chez l'homme [6].

Les acides gras et les composés bioactifs de l'huile d'olive jouent également un rôle dans le traitement de certaines maladies tropicales, comme le paludisme. En outre, les composants de l'olivier possèdent des propriétés antibactériennes et antivirales, offrant une protection contre des virus tels que ceux de l'hépatite et de l'herpès. Les polyphénols présents dans l'huile d'olive peuvent inhiber la croissance de bactéries responsables d'infections respiratoires et intestinales [1].

L'Huile d'Olive dans le Monde

La culture de l'olivier est très répandue dans les pays méditerranéens depuis des siècles et a gagné en popularité à travers le monde en raison des propriétés culinaires, médicinales et cosmétiques de ses composants. En effet, la réputation de l'huile d'olive comme ingrédient essentiel dans la cuisine méditerranéenne contribue à son succès sur le marché mondial. Selon le Conseil International Oléicole (COI), durant la période 2023-2024, l'huile d'olive représente 48% du marché des huiles alimentaires en valeur. Cependant, la production mondiale d'huile d'olive a été estimé en baisse de 8% pour cette période, atteignant 2,4 millions de tonnes, en raison des effets néfastes des changements climatiques sur les principaux pays producteurs [8].

L'Espagne est le plus grand producteur et exportateur d'huile d'olive, représentant près de 45% de la production mondiale. En Espagne, la culture de l'olive occupe 14% de la surface agricole du pays [9]. La baisse des volumes de production a entraîné une hausse des prix de l'huile d'olive, observée sur des marchés majeurs tels que Jaén en Espagne, Bari en Italie et La Canée en Grèce. Ces régions représentent environ 60% de la production mondiale et reflètent les tendances du marché de l'Union européenne. Depuis 2019, le prix de l'huile d'olive n'a cessé d'augmenter, atteignant des niveaux records en 2023, avec une augmentation moyenne d'environ 70% pour toutes les qualités d'huile d'olive confondues. Ces prix élevés devraient affecter la consommation et, par conséquent, les exportations [8].

L'Olivier et les Changements climatiques

Les oliveraies jouent un rôle important dans la lutte contre les changements climatiques en absorbant une quantité significative de CO2. Chaque olivier peut absorber en moyenne 30 kg de CO2 par an. Cependant, ces arbres sont également vulnérables aux effets des changements climatiques, qui entraînent des températures extrêmes, des sécheresses et des inondations [1].

Les vagues de chaleur des dernières années ont conduit à une réduction de la production d'huile d'olive dans des pays comme l'Espagne, la Grèce et l'Italie. Les températures élevées et le manque d'eau affectent la floraison des oliviers, réduisant ainsi les rendements et altérant la qualité de l'huile. De plus, des conditions climatiques extrêmes peuvent provoquer de fortes pluies, qui peuvent nuire aux récoltes et entraîner la pourriture des racines [1].

Des études concernant les effets des changements climatiques sur l'industrie oléicole ont montré que des hivers plus chauds et une sécheresse accrue pourraient réduire la production d'olives de 30% avant la fin du siècle [10].

Les changements climatiques représentent un défi majeur pour l'avenir de la production d'olives. Les températures extrêmes, les sécheresses prolongées et les précipitations irrégulières affectent non seulement la santé des oliviers, mais aussi la qualité et les rendements des récoltes.

Pour faire face à ces défis, il est essentiel d'adopter des pratiques agricoles innovantes et durables. Cela inclut la recherche de variétés d'olives plus résistantes aux conditions climatiques extrêmes, capables de mieux s'adapter à des environnements en mutation. De plus, la gestion de l'eau devient cruciale : il est nécessaire d'améliorer la rétention d'humidité des sols et d'utiliser des techniques d'irrigation plus efficaces.

Les techniques de culture intercalaire, où différentes espèces sont cultivées simultanément, peuvent également jouer un rôle clé dans la durabilité de la production d'olives. Ces méthodes non seulement protègent les oliviers contre les maladies, mais elles favorisent également la biodiversité et améliorent la santé globale de l'écosystème agricole.

Il est impératif d'explorer de nouvelles régions pour la culture des oliviers. Des zones comme la Californie, la Nouvelle-Zélande ou l'Europe centrale pourraient devenir des alternatives viables, permettant ainsi de diversifier les sources de production et de diminuer la pression sur les régions méditerranéennes [1].

En somme, l'avenir de la production d'olives dépendra de notre capacité à nous adapter aux réalités changeantes du climat tout en tenant compte des fluctuations des prix, tout en préservant les traditions et la qualité qui font la renommée de l'huile d'olive.

01 décembre 2020

Le régime flexitarien est bon pour la santé et la planète

Le régime semi-végétarien ou flexitarien est un mélange des deux mots: flexible et végétarien. Les flexitariens mangent de la viande de manière occasionnelle  et  consomment des aliments riches en protéines comme le tofu, les œufs, les noix et les haricots. L'idée est de suivre un régime végétarien moins restrictif qui leur permet par exemple de manger un steak occasionnellement. Selon le palmarès 2020 de meilleures régimes alimentaires publié par le US News & World Report, pour la deuxième année consécutive, le flexitarien s'est classé troisième. 



En consommant plus de légumes et fruits et moins de viande, il est possible non seulement de perdre du poids, mais aussi améliorer la santé. Selon une étude publiée dans International Journal of Obesity and Related Metabolic Disorders en 2003, il résulte que les flexitariens ont tendance à peser moins que les carnivores à part entière. Une autre étude publiée en 2017 examine les données de 25 articles publiés entre 2000 et 2016 sur l'efficacité du régime semi-végétarien pour la perte du poids. Ses résultats montrent que l'indice de masse corporelle des participants était plus élevé pour ceux qui suivaient un régime non végétarien, plus faible pour ceux qui suivaient un régime semi-végétarien et encore plus faible pour ceux suivant un régime strictement végétarien (1).

Quant aux bienfaits sur les maladies cardiovasculaires et le diabète, une étude du Harvard T.H. La Chan School of Public Health publiée en 2016 a révélé que même des changements modérés qui s'orientent vers un régime à base de plantes peuvent aider à prévenir le diabète de type 2. Les résultats de cette étude ont montré que l'adhésion élevée à un régime à base de plantes qui utilisait peu d'aliments d'origine animale était associée à une réduction de 20% de risque de diabète de type 2 par rapport à non adhésion au régime à base de plantes.  Aussi, la version saine d'un régime à base de plantes était associée à un risque inférieur de diabète de 34%, tandis que la version moins saine, qui comprenait des aliments tels que les céréales raffinées, les pommes de terre et les boissons sucrées, était associée à un risque accru de maladie de 16% (2)En outre, les résultats d'une étude qui a suivi et analysé les habitudes alimentaires de 451 256 Européens de 10 pays pendant 13 ans ont démontré que ceux dont le régime contenait environ 70% d'aliments d'origine végétale avaient un risque inférieur (20%) de mourir de maladies cardiovasculaires par rapport à ceux dont le régime alimentaire se composait de moins de 45% d'aliments à base de plantes (3).

À part les bienfaits d'un régime à base plantes pour la santé, la réduction de la consommation des aliments d'origine animale peut entraîner une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre (GES). De ce fait, un taux élevé d'adhésion de la population au régime flexitarien pourrait positivement contribuer à la lutte contre les changements climatiques. Une étude de l’Université d’Oxford a révélé que la viande et les produits laitiers ne fournissent que 18% des calories et 37% des protéines, alors que l’élevage des animaux produit 60% des émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture (3)D'ailleurs, selon les projections d'une étude publiée dans la revue scientifique Nature, le passage à un régime flexitarien pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre jusqu'à 52% en 2050. Si tout le monde mangeait moins de viande, cela réduirait ou éliminerait le besoin d'élevage intensif qui a un impact élevé sur l'environnement. D'autre part, la consommation de certaines viandes à faible impact GES et produites de manière plus durable pourrait aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre (4).


© ETTIE SOLUTIONS


01 novembre 2020

Carence en zinc - effet indirect du changement climatique


Le dioxyde de carbone (CO2), un des principaux gaz à effet de serre, est responsable de 64% du changement climatique d'origine humaine. À part les problèmes causés par les hausses des températures et le niveau de la mer, le dioxyde de carbone a un effet direct important sur la faune, la flore et les cultures végétales. 

Le dioxyde de carbone est indispensable pour la photosynthèse des plantes, le processus bioénergétique qui leur permet de synthétiser la matière organique en utilisant l'énergie lumineuse. En effet, il est important de maintenir des valeurs de CO2 suffisamment élevées pour la photosynthèse. Toutefois, la hausse des concentrations du CO2, supérieures aux valeurs optimalesconduit à la croissance des plantes mais pas nécessairement à l'extra nutrition. Ces plantes  manquent de micronutriments essentiels dont le minéral de zinc qui est un oligoélément indispensable à notre organisme. 


Le zinc est nécessaire pour une grossesse en santé, une bonne croissance physique des nourrissons et des enfants, le développement neurocomportemental et le fonctionnement du système immunitaire (1). Une carence sévère en zinc se présente par une croissance retardée, une maturation sexuelle et osseuse retardée, des lésions cutanées, une diarrhée, une alopécie, une perte d'appétit, des changements de comportement et une susceptibilité accrue aux infections dues à un système immunitaire affaibli (2)

Les études récentes sur COVID-19 ont montré qu'un nombre significatif de patients infectés par le virus présentaient une carence en zinc. Ces patients carencés en zinc ont développé plus de complications, et la carence était associée à un séjour hospitalier prolongé et une mortalité accrue (3)

En tenant compte du rôle central du zinc dans la division cellulaire, la synthèse des protéines et la croissance, il est démontré que les nourrissons, les enfants, les adolescents et les femmes enceintes sont particulièrement exposés au risque d'un apport insuffisant en zinc. Sachant que la viande rouge maigre, les grains entiers et les légumes contiennent les concentrations les plus élevées en zinc (25 à 50 mg/kg), le risque de déficit en zinc augmente aussi pour les personnes qui suivent un régime végétarien et végan (en absence de la viande qui est une source importante du zinc). Cependant, le risque du déficit en zinc existe pour toute la population si les plantes ou les animaux sont pauvres en zinc ou dépourvus de ce minéral. 

Selon FAO, il y a environ 2 milliards de personnes dans le monde qui souffrent de carences en micronutriments (4). En outre, il a été estimé que 17,3% de la population mondiale risque d’avoir un apport insuffisant en zinc (5)

Les résultats des études de l'impact du changement climatique sur la nutrition indiquent que les cultures céréalières telles que le blé et le riz présentent une baisse des concentrations en zinc et fer lorsqu'elles sont cultivées dans des parcelles expérimentales sous un régime riche du dioxyde de carbone (allant de 546 à 584 parties par million). Selon les modèles scientifiques, la diminution des concentrations de zinc dans les cultures principales végétales, pourrait causer une carence en zinc de 150 à 200 millions de personnes supplémentaires (6).


© ETTIE SOLUTIONS


12 octobre 2020

Impact du changement climatique sur la nutrition

Le changement climatique devient une menace de plus en plus grande pour l'alimentation humaine. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, plus de personnes meurent de l'excès calorique que du déficit calorique. Selon l'OMS, l'obésité dans le monde a presque triplé depuis 1975. La majorité de la population mondiale vit dans les pays  le surpoids et l'obésité tuent plus de personnes que le sous-poids (1)

Le changement climatique représente à la fois un risque élevé de sous-nutrition et surnutrition pour les populations dans le monde. La chaleur, le niveau élevé du dioxyde de carbone dans l'atmosphère, l'ozone, les précipitations, la salinisation et les insectes sont les facteurs principaux qui ont un impact direct sur les produits alimentaires. Selon une étude scientifique réalisée par les chercheurs de l'université de l'Arizona aux États-Unis, la production des certaines cultures des grains comme le maïs et le soya dépendent fortement de la hausse des températures. Les résultats prédictifs issus de cette étude indiquent que la production de ces cultures diminuerait de 30-46% sous le scénario du réchauffement climatique le plus lent et de 63-82% sous le scénario du réchauffement climatique le plus rapide. Une telle réduction de production de ces cultures aurait un fort impact sur l'alimentation mondiale sachant que les États-Unis produisent 41% du maïs et 38% du soja dans le monde (2).  

Les concentrations élevées du dioxyde de carbone réduisent considérablement les nutriments tels que la protéine, la vitamine A, le zinc, le fer et le folate actuellement disponibles en quantité insuffisante pour des centaines de millions de personnes dans le monde. Les carences dues à ces nutriments résultent des produits alimentaires pauvres aux nutriments lorsqu'ils sont cultivés sous des conditions du niveau élevé des concentrations du dioxyde de carbone (3)

Quant à l'ozone, il peut endommager les feuilles des plantes, lorsque sa concentration est élevée. En effet, l'ozone endommage les cellules de feuilles qui produisent du sucre. Cela cause la réduction de la croissance des plantes, la production du bois, des fruits, des légumes et des cultures végétales, et réduit la quantité du carbone stocké dans les tissus des plantes (4).   

Par ailleurs, les transformations des écosystèmes telles que la déforestation, la chasse non durable, la migration des populations de poissons, le blanchissement des coraux sont d'autres facteurs environnementaux qui commencent à avoir un effet en aval sur les types, la sécurité et le système de l'alimentation. Ces phénomènes sont prévus surtout pour les zones littorales et côtières  en raison du changement climatique, le niveau de la mer augmente.   

L'île de Tangier (Virginie, États Unis)

Les populations des pays équatoriaux étant les populations les plus touchées par la montée des eaux auront de moins en moins accès à leur alimentation traditionnelle basée aux produits de la mer puisqu'avec la montée du niveau de la mer, les populations de poissons des zones équatoriales migreraient vers les pôles. 

En conclusion, le changement climatique a un impact considérable sur la production, la qualité et la sécurité alimentaire. La malnutrition et la dénutrition sont à l'origine de plusieurs conditions médicales comme les carences alimentaires, les maladies respiratoires et cardiovasculaires, les maladies digestives, les troubles mentales et les maladies maternelle et infantiles. 



© ETTIE SOLUTIONS

Soupe aux légumes et fromage feta

Ingrédients 2 petites carottes bio (100 g) 1 pomme de terre (150 g) 1 courgette (170 g) ¼ chou (375 g) 6...

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